DJEDMAATESANKH
I
l y a environ trois mille ans, dans le milieu du IXe siècle avant Jésus CHRIST, à Thèbes, une jeune
femme de la classe moyenne vivait avec son mari PAANKHNTEF sur la rive est du Nil. Ils étaient
pieux, respectables comme un couple et ses enfants dans l'ancienne Egypte.
Djedmaatesankh était une musicienne du grand temple d'AMON-RE, tout près de Karnak où son mari
avait la fonction de gardien. Leurs situations modérément prestigieuses ont pu avoir fourni au couple un
certain confort, des salaires modestes complétés par des revenus provenant d'une parcelle de terrain
située à proximité du NiL, et produisant de l'orge, du sésame et des dattes.
Cependant, Thèbes, le siège puissant de toute l'Egypte, devait faire face à une instabilité politique
durant la XXIIe dynastie créée par CHECHANQ; le clergé hostile à ce dernier devait s'établir à Napata.
Djedmaatesankh pouvait s'inquiéter des mercenaires Libyens qui avaient renversé la royauté égyptienne
et se trouvaient au pouvoir.
Par ailleurs, Djedmaatesankh était affligée par son incapacité à élever des enfants: sa santé déclinait.
Elle mourut dans sa trente-cinquième année...
Cercueil momiforme de Djedmaatesankh. Egypte, Basse Epoque - 850 av.J.-C. Moulage de lin et de plâtre avec peinture et feuille d'or. Longueur: 1m65.
EXAMEN MEDICAL
Sous la direction du Conservateur du Royal Ontario Museum,
le Dr. Peter Karl LEWIN, pédiatre à l'Hôpital des enfants
malades et paléontologue (spécialiste des maladies anciennes),
décida d'autopsier et de réaliser une tomographie axiale alors
que Djedmaatesankh était dans sa structure protectrice.
Les collègues du Dr. LEWIN, Stéphanie HOLOWSKA
(spécialiste en radiation) et Mike STARR (spécialiste en
imagerie), au terme d'une reconstitution en trois dimensions de
l'image en coupe, révélèrent que la cause probable du décès
de Djedmaatesankh était dûe à l'infection chronique d'un kyste
dentaire de 2,51 cm, situé à la mâchoire supérieure gauche, et
qui l'avait empoisonnée. Une reconstruction (plus détaillée sur
ordinateur) de la bouche de Djedmaatesankh (dent après dent)
révéla une blessure occasionnant un kyste et la présence de
treize abscès plus petits, origine de la maladie dentaire
étendue.

TOMODENSITOMETRIE DU TORSE DE DJEDMAATESANKH
Profil de la momie à l'intérieur du cartonnage du
cercueil.
Présence de trois objets placés sur le corps, sous les
bandelettes de lin: une grande amulette ailée, un scarabée
et une plaque située au-dessus de l'incision pratiquée par
l'embaumeur.
XXIIe dynastie
2800 ans plus tard, dans son fragile sarcophage, au Royal Ontario Museum où elle arriva,
Djedmaatesankh semble lointaine. Elle paraît plus appréciée comme oeuvre d'art qu'en tant que femme
dont les fortunes ont été par le passé déterminées par les mêmes lois qui sont aujourd'hui les nôtres...
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Dernière modification de cette page : 23/07/2013