Page 5

Le plus souvent en forme de "V", faits de bois évidé et dont le bord supérieur est légèrement renflé, existent dès le Nouvel Empire; ils seront adoptés par les Grecs et les
Etrusques. Ceux qui portent une cymbalette à l'extrémité supérieure des branches sont à la mode dans les premiers siècles de notre ère, non seulement en Egypte, mais en
Syrie, en Afrique du Nord, sur des sarcophages romains.

Celui-ci, est le plus célèbre des idiophones. Il a trois formes, d'âges historiques divers:

a) sur un relief de la VIe dynastie, il se compose d'un manche droit, simple, surmonté d'une fourche ouverte au-dessus et qui a une lamelle verticale, probablement
mobile, entre ses deux branches; c'est la forme de l'instrument qui est aux mains d'un petit animal musicien figuré sur une plaque d'Ur.

b) une seconde forme, typiquement et exclusivement égyptienne, évoque un petit édifice ou "naos". Les parois en sont perforées latéralement par deux ou trois
tiges métalliques à rondelles qui sont mobiles à l'intérieur de cette sorte de résonateur, disposé sur un manche.

On en a une bonne représentation à Beni-Hassan dans une tombe de la XIIe dynastie, mais ce sistre existe déjà à Denderah dès la VIe ou VIIe dynastie. Le manche porte des
ornements variés, très souvent une tête de la déesse HATHOR. Il est en bronze, en argent ou en ivoire; certains, votifs, sont en porcelaine émaillée.

c) le troisième modèle, plus tardif, datant du Nouvel Empire, est le plus connu car il a émigré en même temps que le culte d'ISIS, en Grèce, à Pompéi et dans tout
le monde soumis aux Romains. Il est entièrement en métal, fait d'une lame arrondie dans le haut et dont les extrémités se rapprochent en bas vers le manche. Dans des trous
latéraux du cadre ainsi formé jouent des tringles, avec ou sans rondelles enfilées, qui produisent un tintement délicat. Il a connu une grande faveur.