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A LA RECHERCHE DU MOINDRE INDICE...

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Les musicologues, dont l'attention était fixée sur l'Egypte depuis la publication, par VILLOTEAU, des résultats de la campagne napoléonienne, cherchaient dans ce pays les plus
anciennes figurations d'instruments, lorsque les trouvailles d'Ernest de SARZEC, vers la fin du XIXe siècle, amenèrent au Louvre des documents sumériens.

On savait déjà que les premières dynasties égyptiennes ne connaissaient que peu d'instruments (la harpe et la flûte droite), et que des musiciens syriens, à l'époque de la XIIe dynastie,
et plus encore au Nouvel Empire, avaient introduit en Egypte des instruments nouveaux. On voyait les mêmes sur les reliefs assyriens rapportés par RAWLINSON au British Museum,
mais ceux-ci étaient plus tardifs: il fallait donc attendre, pour rétablir une filiation, la découverte des civilisations anciennes de Sumer et de Babylone...


TEMOIGNAGE DE PAUL SCHLIEMANN
Professeur, petit-fils d'Heinrich, le célèbre archéologue qui découvrit le site de Troie.
Voici ce que ce dernier dit dans son rapport sur les fouilles entreprises à Saïs.

"Nous avons creusé le sol pendant cinq mois pour découvrir les ruines de l'ancien temple de Saïs, en Egypte. Entre autres choses intéressantes, nous avons mis à jour une chambre
funéraire des célébrités musicales de l'époque. Dans une de ces catacombes, datant probablement de la IIIe dynastie, nous avons trouvé un grand sarcophage ainsi qu'une collection tout
à fait insolite d'instruments de musique. Elle contenait aussi un papyrus qui n'a pas encore été déchiffré, mais j'ai l'impression qu'il est dans une langue musicale égyptienne qui nous est
inconnue. Sur le sarcophage, une inscription en hiéroglyphes dit que les instruments de musique appartenaient à l'orchestre du temple de Saïs, et qu'ils furent utilisés pour les
cérémonies du couronnement du pharaon AMENEMHAT I. Parmi ces instruments, il y en a qui produisent des sons imitant, par exemple, le mugissement du vent, des vagues de la mer,
ainsi que le chant de certains oiseaux et diverses voix mystérieuses de la nature.Une énorme trompette de bois qui produit le son étrange du lion rugissant; d'autre part, leur flûte lance
les sons les plus doux qu'il m'ait été donné d'entendre. Elle a un timbre envoûtant, magique, même si l'on ne joue qu'une seule note.La plupart de ces instruments d'un ancien orchestre
égyptien étaient en bois et en porcelaine. Il n'y a qu'un seul cuivre, ou métal semblable au cuivre. Les cordes de leurs harpes sont faites d'un matériau totalement inconnu de nos jours.
Elles sont extrêmement fines et résistantes, et ressemblent à du fil d'argent. Et puis il y en a d'autres dont nos experts chimistes disent qu'elles sont filées avec des cheveux humains.
Ainsi les cordes des notes les plus aiguës du violon égyptien sont en cheveux extrêmement longs pris sur la tête d'une beauté de l'époque.

Pour exécuter le majestueux "cantique au soleil ", il ne fallait pas moins de soixante-quinze musiciens et quatre-vingt choristes. L'instrument qui semble avoir été le plus important de
l'orchestre produit un son creux, tout à fait envoûtant. Cet instrument est formé d'un crâne humain creusé pour évoquer la gorge de quelques monstres surnaturels. Il est évident que cet
instrument avait un registre de sons incalculables, mais il faudrait un musicien qui connaisse son secret, par conséquent il jouait dans l'orchestre un rôle unique. Une inscription sur le
plus petit os nous dit qu'il pouvait produire non seulement le son d'autres instruments mais aussi ceux de la voix humaine. On l'appelait "
la gorge morte". Ainsi ma découverte est la
première dans l'histoire de l'archéologie qui donne des renseignements aussi précis sur la musique des temps les plus reculés."


CARTE D'EGYPTE
30°58'23.7'' N 30°45'48.3'' E
De nos jours: Saïs, Basioun, Gharbeya