LA LYRE
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Lorsqu'elle figure pour la première fois au XIXe siècle sur une fresque de Beni-Hassan, aux mains d'un nomade syrien, la lyre est un objet étranger. Elle est rustique,
rectangulaire, tout en bois et jouée avec un gros plectre (voir en bas de cette page). Quelques siècles plus tard, elle est complètement adoptée et montre des formes plus élaborées: tantôt massive, à caisse rectangulaire avec un cordier en balcon où s'attachent jusqu'à treize cordes. Quelques traits de décoration animale sur les bras rappellent la Mésopotamie; de même, l'arceau de fixation servant de cordier à une lyre du Musée de Leyde a son parallèle ou son modèle dans la grande babylonienne de la terre cuite d'Ishali. Les dessins d'el-Amarna montrent des instruments de taille énorme. L'un d'entre eux semble manié par deux musiciens; or des fouilles hittites, à Inandyk, ont exhumé un vase du XVIe siècle dont la décoration montre un très grand instrument posé sur le sol et joué par deux musiciens vus de dos. Les rapports politiques et culturels assez suivis entre l'Egypte et le pays hittite auront amené ce type géant, si particulier par son jeu, jusqu'à la capitale d'AMENOPHIS IV. On peut suivre aussi par de nombreuses représentations de la lyre une transformation progressive vers un type nouveau: le joug d'attache tenu par des bras symétriques s'incline par le raccourcissement d'un des bras, créant un instrument à cordes inégales, dont les plus courtes sont placées à l'inverse de leur position dans la "lyre oblique" sumérienne. Cette nouvelle disposition des cordes implique un changement dans la technique de jeu. Par un courant de reflux, nous voyons ce type se répandre vers la Palestine (il figure sur les ivoires de Meggido), la Phénicie (patères de bronze et d'argent) et même l'Assyrie, où certains reliefs le montrent à côté du type symétrique traditionnel. |
HAUT DE LA PAGE
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LA TAMBÛRAH
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Lyre de l'ancienne Egypte, originaire d'Assouan, appartenant à la même famille que la "Baganna " d'Ethiopie.
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SUITE
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La scène colorée d'ocre, de noir et de vert représente une joueuse de lyre; la tête de cette jeune femme et son instrument sont conservés. La
musicienne, à l'expression concentrée, l'oeil maquillé, pince les cordes, au nombre de douze, de sa lyre. Les deux montants ouvragés qui se détachent de la caisse de résonance sont ornés d'une tête de bouquetin et la barre transversale se termine par une tête de canard. C'est une lyre de type "symétrique " que l'on tenait verticalement; un modèle analogue est représenté à l'intérieur de la tombe n°113 de KYNEBOU. Elle est plus rare et différente des lyres "assymétriques " tenues horizontalement, souvent représentées et que l'on a retrouvées en fouilles à Deir el-Médineh. Empruntée à l'Asie, cette lyre se répand dans le courant du Nouvel Empire. |
LA GRANDE LYRE
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LA GRANDE LYRE
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Beni Hassan: 27°56'04.1" N 30°53'01.8'' E
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Assouan (obélisque inachevé): 24°04'36.4'' N 32°53'43.4'' E
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Tombe TT 113 de KYNEBOU (Cheikh Abd el-Gournah): 25°43'20'' N 32°36'10'' E
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Deir el-Medineh (village des artisans): 25°43'41.7'' N 32°36'04.8'' E
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Tell el-Amarna (site): 27°38'59.3'' N 30°55'00.6'' E
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