En Thébaïde, la plupart des dames de haute ou de moyenne condition se parent d'une titulature semblable à celle des nobles, connues dans le même temps en qualité d'épouse ou en
tant que mère de quelque grand ou petit dignitaire. De ce fait, les " Chanteuses de l'Intérieur d'AMON " (" hezyt net khenou en Imen ") se démarqueront en qualité de prêtresses d'une
catégorie particulière. En outre, l'institution de ces chanteuses a coexisté à l'époque où, de façon certaine, les " Divines épouses d'AMON " étaient des vierges consacrées. La plus
ancienne attestation datée remonte au règne de TAKELOT II, donc à l'époque de Karomama (milieu de l'ère libyenne) et la plus récente date de la fin du règne d'AMASIS, dernier roi de
la XXVIe dynastie.
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Les " Chanteuses de l'Intérieur... " disparaissent donc au moment où la conquête perse met fin à la dynastie royale des " Divines Epouses... "
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D'un point de vue géographique, apparaît un lien entre deux catégories, " Chanteuses de l'Intérieur... " et " Adoratrices... ". La grande majorité des documents étudiés a pour origine
la Thébaïde, et les sites mêmes où des " Chanteuses de l'Intérieur... " ont laissé des monuments (chapelles et autres) sont ceux où les " Adoratrices... " ont bâti:
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- en divers points de Karnak
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- au nord du petit temple de Deir el-Medineh
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- dans l'enceinte du Ramesseum où furent inhumées les " Divines Epouses... ":
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- Mehytouskhet
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- Kedmerout
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- Karoâma
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- Medinet Habou, où furent construits les monuments funéraires des " Divines Epouses... " éthiopiennes et saïtes.
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Parmi les " Chanteuses de l'Intérieur... " (qui ne furent pas toutes inhumées au Ramesseum et à Medinet Habou), plusieurs l'ont été à Thèbes même, rejoignant les membres de leurs
familles dans les grandes sépultures collectives ou individuelles qu'on aménagea à cette époque autour de Deir el-Bahari. D'autres se firent enterrées en Abydos (non loin du temple
d'OSIRIS), simultanément à certains membres du clergé thébain.
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Des cercueils de " Chanteuses de l'Intérieur... " ont été exhumés en Moyenne-Egypte, à El-Hibeh, lieu de prédilection des grands-prêtres d'AMON, et à Illahoun, dans la principauté
d'Héracléopolis qui fut la plupart du temps d'obédience thébaine.
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