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La seconde moitié de la XVIIIe dynastie ainsi que le début de la
XIXe ont donné le jour à une série d'objets ravissants, le plus souvent
en bois précieux ou en ivoire, mais aussi en "faïence", qu'on appelle
"cuiller à fard". Leur destination exacte n'est pas connue avec
certitude, car très peu ont été trouvées en place. Sont-elles des objets de
toilette, destinés à la préparation des fards et onguents (l'une d'elles
contenait des restes de matière grasse) ou des instruments cultuels pour
élaborer des mélanges d'encens ou présenter des offrandes en quantité
homéopathique ?
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Certaines sont décorées d'une jeune femme fort dévêtue qui tient à
bout de bras le cuilleron, en forme de canard, de fleur, de cartouche, de
gazelle... D'autres nous montrent une jeune personne s'ébattant dans un
fourré de papyrus, des bouquets montés, des animaux seuls ou qui se
courent après, des dieux protecteurs comme BES, des serviteurs ployant
sous le poids d'un vase disproportionné... Beaucoup de cuillerons se
fermaient à l'aide de couvercles pivotants. Certains modèles ont des
manches en véritable dentelle de bois, si travaillés, si fragiles qu'on
n'oserait pas aujourd'hui s'en servir. Ils sont réalisés avec une grâce et
une perfection technique étonnantes.
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